Norberto Pedreira Quartet
Le Sud est en bas,
dit-on,
et c'est une convention.
Comme le rose pour les filles,
le système métrique décimal
et le libre arbitre.
Prenons une carte et tournons-la dans l'autre sens ;
maintenant c'est le Sud qui est en haut,
et ça paraît ridicule,
aussi ridicule que, par exemple :
c'est le Nord qui est en haut.
Quand la Terre s'est agglutinée en une masse incandescente,
rien n'était ni en haut ni en bas ;
quand les dinosaures ont vu tomber ces hypnotiques
météorites, le Sud et le bas n'existaient pas ;
les hommes primitifs ont frappé rituellement sur les troncs
et il n'y avait pas de paroles, que du rythme et des litanies ;
puis ils ont apprivoisé le vent
et du son des flûtes a jailli l¹harmonie
qui a élargi les esprits.
Plus tard, tout est reparti en arrière, tout s'est réduit ;
comme pour rechercher cette seconde avant le big-bang ;
et on inventa les cartes, les frontières, les Suds et les Bas ;
et le rose c'est pour les filles.
Mais il est des actes, il est des musiques, qui n'obéissent pas aux conventions,
qui sont du Sud et du Nord, de nulle part et de partout.
Des musiques qui effacent de notre esprit ces lourdes cartes que nous portons comme si elles étaient réelles.
Ecoutez cette musique, et vous verrez que le Sud est là, dedans.
Claudio Sobico